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PPL relative aux droits de l’enfant à entretenir régulièrement des relations personnelles avec ses parents en cas de séparation : l’Unaf auditionnée

Mardi 28 novembre 2023, Marie-Andrée Blanc, Présidente de l’Unaf, a été reçue en audition par la rapporteure de la Commission des lois, la sénatrice LR de Saône-et-Loire, Marie Mercier, sur la proposition de loi relative aux droits de l'enfant à entretenir régulièrement des relations personnelles avec ses parents en cas de séparation de ces derniers. La sénatrice LR du Bas-Rhin, Elsa Schlack a également participé à cette audition. Claire Ménard, Chargée des relations parlementaires et David Pioli, Coordonnateur du Pôle Droit de la famille, parentalité et protection de l’enfance l'accompagnaient. Cette proposition de loi vise à instaurer une résidence alternée obligatoire. L'occasion pour l'Unaf de détailler sa position.

Mardi 28 novembre 2023, Marie-Andrée Blanc, Présidente de l’Unaf, a été reçue en audition par la rapporteure de la Commission des lois, la sénatrice LR de Saône-et-Loire, Marie Mercier, sur la proposition de loi relative aux droits de l’enfant à entretenir régulièrement des relations personnelles avec ses parents en cas de séparation de ces derniers. La sénatrice LR du Bas-Rhin, Elsa Schlack, a également participé à cette audition. Claire Ménard, Chargée des relations parlementaires et David Pioli, Coordonnateur du Pôle Droit de la famille, parentalité et protection de l’enfance l’accompagnaient.

Cette proposition de loi vise à instaurer une résidence alternée obligatoire.

L’Unaf a rappelé en introduction que la question de la résidence alternée revient régulièrement sur le devant de la scène.

Les initiatives législatives sur cette thématique ne manquent pas et l’Unaf a été entendue à chaque fois, notamment lors de la proposition de loi APIE pour « autorité parentale et à l’intérêt de l’enfant » en 2014, la PPL du député Latombe en 2017. Pour l’Unaf, si le sujet doit avancer sur le plan législatif, c’est avant tout dans l’objectif d’aboutir à une coparentalité effective et efficace dans l’intérêt de l’enfant.

L’Unaf a rappelé ensuite quelques chiffres sur cette thématique :

En 2020, 480 000 enfants mineurs vivaient en résidence alternée.

Par rapport aux autres parents, les parents d’enfants en résidence alternée sont davantage diplômés (49% des pères d’enfants alternés sont diplômés du supérieur), et sont plus souvent cadres ou professions intermédiaires (57%).

Le taux d’emploi des mères d’enfants en résidence alternée est proche de celui des pères (89% contre 92%) bien supérieur à celui des mères vivant dans une famille « traditionnelle » (77%).

La résidence alternée est la plus développée dans les zones périurbaines où le niveau de vie des enfants et le taux d’activité des mères sont élevés.

Le recours à la résidence alternée progresse régulièrement avec l’âge des enfants jusqu’à 10 ans où la proportion d’alternants atteint son maximum (15,2%) ; la résidence alternée est rare chez les plus jeunes (4,2% des enfants de moins de 4 ans ayant des parents séparés sont alternants).

La moitié des familles avec des enfants en résidence alternée n’en comporte qu’un seul.

L’Unaf a détaillé enfin sa position :

L’Unaf a toujours alerté sur le fait qu’il fallait exclure l’application de tels dispositifs dans les cas où il existe des violences au sein du couple vis-à-vis de l’enfant ou à l’encontre d’un des conjoints.

Dans l’esprit de cette réforme que l’Unaf partage, il s’agit de renforcer la coparentalité dans l’intérêt de l’enfant.

L’Unaf souhaiterait que cette orientation forte et importante trouve une traduction par une modification des termes « de droit de visite de l’autre parent » en cas de résidence fixée par le juge chez un seul des deux parents. Le droit de visite apparaît comme un terme peu adapté à l’exercice de l’autorité parentale, plaçant l’autre parent comme une personne éloignée en « visite ». L’Unaf serait donc favorable à ce que les termes évoluent et ainsi remplacer « modalités du droit de visite » par « modalités de rencontre de l’autre parent ». C’est le 3e alinéa du même article 372-2-9 du code civil.

Pour l’Unaf, la résidence alternée ne signifie pas temps également réparti entre les deux parents. Cela renvoie strictement aux attentes des adultes en plaçant l’enfant au milieu et devant être présent auprès de ses deux parents séparés à égalité de temps. Les besoins de l’enfant sont aussi à prendre en compte. Ces besoins évoluent au fur et à mesure qu’il grandit. Une règle trop stricte et trop figée dans le temps ne semble pas adaptée.

L’extension souhaitée de la résidence alternée suppose d’anticiper sur des sujets très pratiques. Si la norme évolue vers la résidence alternée systématique, il faudrait aussi que tous les acteurs évoluent.

Où en sommes-nous des pratiques des établissements scolaires, qui ont principalement comme interlocutrices les mères ? pourquoi les contrats d’assurance multi-risques habitation ne couvrent que les enfants habitant principalement au domicile assuré ?

Partage ou doublement des APL pour permettre aux deux parents d’avoir un logement permettant l’accueil de l’enfant ?

Il s’agit que de quelques exemples mais révélateurs de l’ampleur du sujet.

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